Internet est bien plus qu’une branche de l’économie pesant plusieurs milliards de dollars. Aujourd’hui, l’économie mondiale dépend presque toute entière de ce gigantesque nuage, ou cloud. Il est loin le temps où la toile n’était qu’un moyen de connecter plusieurs ordinateurs par un réseau téléphonique.
Le nouvel âge digital peut encore être un moteur décisif de progrès économique mondial, mais seules de meilleures politiques, plus intelligentes, peuvent permettre de réaliser pleinement ce potentiel.
Le secteur de la santé, à la croisée de l’innovation et de la gouvernance, est l’un des sujets d’analyse des Perspectives de l’OCDE sur l’Économie Internet 2012. Prenons la télémédecine, c’est-à-dire les soins et conseils prodigués par Internet. Cette innovation, qui permet de gagner du temps et parfois de sauver des vies, est un progrès considérable, en particulier dans les zones périphériques. En Australie, la télémédecine est une composante majeure des politiques de santé, notamment à l’égard des Aborigènes. Au Canada, la télémédecine est largement utilisée pour soigner les quelque 21 % de citoyens peuplant les zones rurales.
La santé en ligne peut être bénéfique à tous les pays. Le rapport encourage par exemple les gouvernements à établir des bases de données à l’usage des médecins et des hôpitaux. Mais ces pratiques ne peuvent être durablement efficaces qu’à travers une véritable coopération et une action gouvernementale vigoureuse. Plusieurs facteurs ont ralenti l’expansion de la télémédecine, comme certains obstacles réglementaires, des remboursements limités ou encore une mauvaise information du public. Les Perspectives de l’OCDE sur l’Économie Internet 2012 soulèvent aussi le problème de la sécurité de l’information et celui du maintien de la fiabilité du système dont nous sommes devenus éminemment dépendants.
Les connexions sans fil sont une source majeure de l’expansion d’Internet : en décembre 2011, les connexions sans fil haut débit dans la zone OCDE étaient deux fois plus nombreuses que les connexions à haut débit fixes. Le nombre d’abonnements aux téléphones portables a aussi triplé dans les pays non-membres de l’OCDE. De fait, dans les pays en développement, nombreux sont ceux qui accéderont plus facilement à Internet, via leur téléphone portable, qu’à une source d’eau potable. Mais en transmettant la connaissance et en connectant les bonnes personnes, Internet peut aussi indirectement aider à améliorer la qualité de l’eau.
Voir www.oecd.org/fr/internet/
Voir aussi www.oecd.org/fr/sante/
©L’Observateur de l'OCDE N˚ 293 T4 2012