Le delta du Mékong est l’un des principaux greniers à riz de la planète. Cette vaste région humide et verdoyante assure non seulement la moitié de la production rizicole du Viet Nam, mais fournit aussi la grande majorité du riz paddy exporté par le pays qui, avec une part de 17 %, est le troisième exportateur mondial de cette céréale.
Les États insulaires de faible altitude comme les Maldives et les villes côtières densément peuplées comme New York ont une chose en commun : ils doivent faire face à la montée du niveau des océans. Près d’un quart de la population mondiale vit à moins de 100 mètres de la mer. Sans pouvoir précisément en prédire le rythme et la limite de la montée actuelle, nous savons que le phénomène se poursuivra et que les conséquences en seront coûteuses.
Le bassin de la Seine connaît un hiver très pluvieux et le niveau de la Seine augmente actuellement à grande vitesse, de 2 cm environ par heure. À la station hydrométrique d’Austerlitz, celui-ci devrait afficher un peu plus de six mètres, une hauteur qui pour les Parisiens correspond aux cuisses du Zouave du Pont de l’Alma (voir photo).
Étant donné le rythme alarmant du recul de la biodiversité marine, il ne restera bientôt plus grand-chose de l'« Octopus’s Garden » des Beatles. Selon Marine Protected Areas : Economics, Management and Effective Policy Mixes, la pollution, la surpêche et le réchauffement ont endommagé ou détruit 60 % des écosystèmes marins de la planète. Mais les décideurs luttent pour la préservation de cette biodiversité et, pour ce faire, recourent de plus en plus aux aires marines protégées (AMP).
Les océans du monde se dégradent sous l’effet d’une accumulation sans précédent et constante de déchets. Essentiellement issus d’activités humaines, ces débris marins sont entraînés par les courants, souvent très loin de leur lieu d’origine. Ils s’accumulent dans tous les océans, généralement loin de nos côtes, et contaminent leurs eaux comme leurs écosystèmes.
Excès, insuffisance, pollution : tels sont les trois risques auxquels sont exposées de nombreuses zones urbaines. D’ici à 2050, la demande d’eau augmentera de 55 %, et la concurrence s’intensifiera entre les différents utilisateurs : agriculture, industrie, ménages, etc. Partout dans le monde, les villes, confrontées aux inondations comme Paris, à la sécheresse comme San Francisco ou à la contamination des aquifères comme Mexico, cherchent à savoir comment anticiper, éviter et surmonter les crises de l’eau à venir.
En 2015, de nombreux pays ont souffert de graves sécheresses et d’inondations. L'Afrique du Sud n'avait pas vu de telle sécheresse depuis 30 ans, l'Éthiopie pourrait connaître une crise alimentaire majeure, et la canicule a sévi en Californie pour la quatrième année consécutive. Les inondations ont fait plus de 2 000 morts en Inde l’été dernier, et causé des dégâts sans précédents en Angleterre, au Paraguay et en Caroline du Sud. Or, le changement climatique devrait accroître la fréquence et la gravité des événements météorologiques extrêmes dans les années à venir.
Depuis la création de l’État d’Israël, il est vital pour sa croissance démographique et économique de surmonter les difficultés posées par le climat aride et la rareté des réserves naturelles d’eau. C’est le moteur des améliorations constantes obtenues en appliquant des techniques, pratiques et plans à long terme innovants dans le secteur de l’eau.
Il est important d’investir dans les infrastructures de l’eau ; mais plus que jamais, c’est la gouvernance qui compte.
Dans Rule of Experts: Egypt, Techno-Politics, Modernity, Timothy Mitchell raconte comment une épidémie de paludisme s’est déclenchée en Égypte en 1942 à la suite d’une cascade exceptionnelle d’interactions entre fleuves, barrages, engrais et réseaux trophiques, et des influences de la Seconde Guerre mondiale.
Aujourd’hui, il est communément admis que le changement climatique nuit aux réserves d’eau : il dérègle les saisons des pluies, fait fondre les glaciers et provoque des sécheresses dans des régions habituellement humides.
L’amélioration des systèmes d’eau est un défi, leur financement en est un autre. Dans la plupart des pays, les autorités publiques assurent la mise en place et le financement des infrastructures hydrauliques. Cependant, entre budgets publics limités et prudence des banques en matière de crédit, ce modèle est soumis à des pressions de plus en plus fortes.
L’eau recèle un fort potentiel d’amélioration économique, sociale et individuelle. Les défis sont de taille, mais ils s’accompagnent d’opportunités. Bien gérée, l’eau pourrait devenir un vecteur de progrès.
En septembre 2013, le gouvernement kenyan et les Nations Unies ont annoncé la découverte, dans le nord du Kenya, d’importantes réserves souterraines d’eau qui suffiraient à subvenir aux besoins du pays pendant 70 ans. Repérés grâce à la technologie satellitaire, les aquifères de Lotikipi et Lodwar se situent dans le comté aride de Turkana, théâtre de vols de bétail meurtriers sur fond de luttes claniques pour le contrôle des pâturages et des rares points d’eau.
L’absence de crue majeure de la Seine depuis plus d’un demi-siècle a éloigné la crainte d’une inondation de la mémoire collective. Pourtant, la croissance urbaine et la densité des réseaux de transports ou d’énergie autour de la capitale française ont accru l’exposition à un tel risque.
Si l’heure est à la protection de l’environnement et aux stratégies de croissance « verte », les décideurs publics seraient bien inspirés de mettre aussi le cap sur l’économie bleue.
« Nous allons manquer d’eau bien plus rapidement que de pétrole », a prévenu le Président de Nestlé, Peter Brabeck-Letmathe, lors du Forum de l’OCDE en mai 2012. Les Perspectives de l’environnement de l’OCDE à l’horizon 2050 suggèrent clairement que les réserves en eau douce s’amenuiseront si aucune action nouvelle n’est entreprise.
Faire appel au bon sens et aux bons acteurs contribuerait à débloquer les investissements dans le secteur de l’eau, particulièrement cruciaux pour les pays en développement.
L’Observateur de l’OCDE : Vous lancez l’Agenda de l’Eau 2030. À quels besoins ces réformes répondent-elles ?
L’eau est indispensable à la vie. Pourtant, des millions de personnes restent privées d’accès à un approvisionnement régulier en eau potable. Dans les années à venir, l’accroissement de la population mondiale ne fera qu’accentuer les pressions exercées sur cette ressource, qui n’est pas inépuisable. Comment faire meilleur usage de ce bien précieux ?
L’agriculture mondiale doit relever un formidable défi dans les 40 prochaines années : produire 50 % d’aliments en plus d’ici 2030 et le double d’ici 2050. Avec des pressions croissantes issues de l’urbanisation, de l’industrialisation et du changement climatique, une bonne gestion de l’eau sera vitale.
L’aide au développement destinée à l’approvisionnement en eau et à son assainissement a augmenté ces dernières années, après un déclin à la fin des années 1990. Cette augmentation pourrait ne pas être suffisante, au regard de l’importance de l’enjeu. En 2007-2008, les pays membres du Comité d’assistance au développement de l’OCDE ont fourni en moyenne 5,1 milliards de dollars d’aide bilatérale annuelle à l’approvisionnement en eau et à son assainissement, 50 % de plus qu’en 2003- 2004. Aide des organismes multilatéraux comprise, le montant total était de 6,6 milliards de dollars. Entre 2003 et 2008, l’aide bilatérale pour l’eau a augmenté de 15 % par an en moyenne, alors que l’aide multilatérale a augmenté de 3 % par an. Toutefois, dans les pays du CAD, l’aide pour l’approvisionnement en eau et pour son assainissement ne représentait que 7 % de toutes les promesses d’aide en 2007- 2008, à peine plus que les 6 % de 2003-2004.
Dans les prochaines années, le système alimentaire et agricole mondial devra répondre aux besoins de milliards d’individus supplémentaires et satisfaire des exigences accrues de qualité, d’accessibilité et de disponibilité. La terre, l’eau et les investissements feront l’objet d’une intense concurrence entre l’agriculture et les autres secteurs, et le changement climatique engendrera de nouvelles contraintes. Les ministres et les parties prenantes des pays membres de l’OCDE et des principales économies émergentes se sont réunis à Paris les 25 et 26 février afin de débattre de la meilleure façon de répondre à ces défis.
Dans la région MENA, de meilleures réglementations encourageraient les investisseurs à s'aventurer dans le secteur de l'eau.
La crise économique mondiale ne doit pas faire oublier la question de l'eau.